Wednesday 11 June 2014

Manipulation des informations médicales !

Qui tient la plume de Top Santé ?

 
 
Chère lectrice, cher lecteur, "Pour une vie sexuelle épanouie, prenez la pilule", titrait le magazine Top Santé du 16 mai 2014.
"Une nouvelle étude menée conjointement par plusieurs universités britanniques, écossaises et tchèques et publiée dans la revue professionnelle Psychological Science, laisse entendre que les femmes qui arrêtent de prendre la pilule au cours d’une relation de couple se sentent moins épanouies sexuellement que celles qui continuent de prendre ce mode de contraception orale. (…)
La pilule rend le partenaire attirant
Cette nouvelle étude vient confirmer des travaux précédents qui indiquaient que les contraceptifs hormonaux jouent un rôle dans le choix du partenaire idéal. Un homme jugé très attirant par une femme lorsqu’elle prend la pilule pourrait tout à coup sembler bien moins sexy lorsqu’elle n’est plus sous contraceptif oral. "Nous espérons que cette étude pourra aider les femmes qui craignent parfois que la contraception orale n’influence leur libido", explique le Dr Craig Roberts qui a dirigé cette étude. "Contrairement aux idées reçues, la pilule ne fait pas baisser le désir. Mais, au contraire, elle peut être le garant d’une relation satisfaisante". [1]"
Tout cela est intéressant, mais c’est faux. 
Nulle part il n’est suggéré dans cette étude que prendre la pilule donne une vie sexuelle plus épanouie. Nulle part il n’est dit que « la pilule rend le partenaire plus attirant ». Nulle part le Dr Craig Roberts n’a déclaré « Contrairement aux idées reçues, la pilule ne fait pas baisser le désir ».

Les études scientifiques indiquent que la pilule diminue le désir !

Deux mois plus tôt, le 11 mars 2014, Top Santé écrivait :
La pilule peut diminuer la libido
Selon certaines études, entre 20 et 40 % des femmes sous contraception orale constatent une perte de désir sexuel [2].
Et en effet. 
Dans des travaux précédents, le Dr Craig Roberts et son équipe avaient constaté et déclaré que les femmes qui prennent la pilule au moment où elles rencontrent leur partenaire sont moins satisfaites sexuellement que les autres [3].
Une petite étude australienne menée à l’Université de Monash en 2005 indique que les femmes qui prennent la pilule auraient près de deux fois plus de risques de souffrir de dépression, ce qui a un effet négatif sur leur libido.
En étudiant 1 086 femmes, les chercheurs du centre hospitalier universitaire de Heidelberg (Allemagne) ont découvert que celles qui utilisent des contraceptifs hormonaux seraient plus sujettes à une baisse du désir sexuel que celles qui utilisent d’autres moyens de contraception. 
Cette étude a été publiée en 2010 dans le Journal of Sexual Medicine [4].
« Les pilules qui causent le moins d’effets secondaires – maux de tête, gain de poids, nervosité, acné, malaise, irritabilité – sont aussi celles qui peuvent diminuer le désir et le plaisir sexuel (sexual responsiveness) », selon le site WebMD, le plus grand site mondial d’information sur la santé (non alternative) [5].

 

"Sans pilule, c’est mieux"

L’explication serait que la pilule contraceptive diminuerait le niveau de testostérone libre dans le sang, ce qui réduit la libido féminine.
Ces résultats vont dans le sens des innombrables témoignages que l’on peut trouver sur les forums Internet de femmes qui se plaignent d’une libido en berne depuis qu’elles prennent la pilule. Ironie du sort, c’est ce qu’expriment avec force les 4 commentaires laissés par des lectrice de Top Santé au moment où j’ai consulté l’article, et que je reproduis tels quels :
Béatrice, le 18 mai à 15h09 : "Sans pilule c’est mieux"
Anonyme, le 17 mai à 14h28 : "Je ne suis pas d’accord ! Pour moi, c’est le contraire, sans pilule c’est beaucoup mieux !"
Béatrice, le 16 mai à 23h24 : "C’est faux, moi c’est justement depuis que j’ai arrêter ma pilule sa fait 5 ans maintenant que j ai sexuelle épanouie, et de jours en jour je suis encore plus" (sic)
Anonyme, le 16 mai à 21h25 : "Pas d’accord du tout, pour ma part les 6 pilules que j’ai testées ont seulement pour effet de me mettre la libido dans les chaussettes !!"

 

Drôle de présentation des faits !

Ce que dit réellement l’étude citée par Top Santé pour encourager la pilule, c’est que les femmes qui interrompent la contraception orale au cours de leur relation avec un homme sont moins satisfaites sexuellement que les autres.
L’explication donnée par les scientifiques est que prendre la pilule modifie les critères d’attirance des femmes. Autrement dit, le fait de prendre la pilule les porte à choisir un autre partenaire que celui qu’elles auraient choisi naturellement. Ils expliquent cela notamment par une modification de l’odorat entraînée par la prise d’hormones [6].
Le jour où elles arrêtent la pilule, leur perception change et l’homme qu’elles trouvaient jusque-là attirant ne leur plaît plus autant qu’avant, ce qui peut expliquer une baisse de la libido.
Les personnes qui lisent l’anglais trouveront ci-dessous le compte-rendu réel de l’étude sur le site de l’Association for Psychological Science [7].

 

La pilule oriente les femmes vers les hommes doux !

Dans des travaux précédents, le Dr Craig Roberts et son équipe avaient constaté et déclaré que les femmes qui prennent la pilule au moment où elles rencontrent leur partenaire :
  • sont moins satisfaites sexuellement que les autres, comme on l’a dit plus haut ;
  • se portent plutôt vers les hommes « plus attentionnés et dignes de confiance » ;
  • et que, par conséquent, elles se déclarent plus satisfaites des aspects non-sexuels de leur relation.
L’explication est simple : la pilule mime les effets hormonaux d’une femme enceinte. 
Il est logique qu’elles aient, à ce moment, une préférence pour un bon père de famille agréable à vivre au quotidien, plutôt qu’un aventurier procurant des frissons mais pas forcément facile à la maison.
Les femmes sous pilule auraient donc tendance à choisir des hommes doux, ce qui rend leur vie plus facile mais aussi leurs nuits moins torrides…
Tant qu’elles continuent à prendre la pilule, tout va bien.
Mais quand elles arrêtent, elles peuvent connaître un soudain "changement de leurs critères d’attirance". 
En clair, se demander si elles n’auraient pas, finalement, préféré un Tarzan, plutôt qu’un gentil garçon.
Il y aurait aussi une explication biologique à cela : en période de fertilité, la femme se trouverait plus portée vers les hommes audacieux voire agressifs, susceptibles de donner une progéniture mieux équipée pour la "lutte pour la vie".
N’est-il pas extraordinaire que Top Santé parvienne à transformer une information si problématique pour la pilule en information positive ??

Pourquoi un tel biais dans la presse ??

La presse en kiosque agonise. 
Tandis que s’évanouissent les lecteurs, s’effondrent les recettes publicitaires, liées aux annonceurs.
Pour leur survie, certains journaux sont prêts à tout pour séduire les annonceurs.
De son côté, l’industrie pharmaceutique souffre de la désaffection des femmes pour la pilule.
Près d’une femme sur cinq déclare avoir changé de méthode contraceptive depuis la controverse sur les pilules de dernière génération survenue fin 2012 début 2013, selon la dernière étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Qu’est-ce qui pourrait faire davantage plaisir aux fabricants de pilules contraceptives qu’une bonne campagne de presse affirmant que la pilule améliore la libido ?

Depuis des lustres, l’industrie minimise les risques de la pilule !

Mais cette propagande en faveur de la pilule n’est pas nouvelle, loin s’en faut.
On a cru découvrir en 2012 les risques thromboemboliques de la pilule avec le déchaînement médiatique qui a suivi la plainte contre le laboratoire Bayer de Marion Larat, 25 ans, handicapée à 65 % des suites d’un AVC attribué à la pilule de 3e génération. 


Marion Larat, 26 ans, auteure du livre "La pilule est amère" (Editions Stock) a été victime d'un AVC massif en 2006 avec la pilule Méliane !



Mais cela faisait 17 ans que les autorités britanniques appelaient les femmes à la plus grande prudence à ce sujet !

L’Agence internationale de la recherche sur le cancer (IARC) considère ces médicaments comme cancérigènes chez l’homme.
De son côté, l’Institut national de la lutte contre le cancer aux Etats-Unis écrit très clairement sur son site Internet que la pilule augmente le risque de cancer du sein, cancer du col de l’utérus et de cancer du foie [8].
En France, il a fallu attendre un rapport de 2013 pour que, dos au mur, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) reconnaisse ouvertement que la pilule provoque chaque année en moyenne 2 529 accidents thromboemboliques veineux.
Cette résistance a peut-être une explication.
Selon l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) : "La prise de la pilule pendant la durée de la vie féconde représente l’ingestion de plus de 8 000 comprimés." 
Soit autant de chiffre d’affaire pour l’industrie pharmaceutique.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis

Site :   http://www.santenatureinnovation.com/

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